L’ambassadeur de Tunisie à Tripoli, Lassâad Laâjili, s’est entretenu avec Hanna Serwaa Tetteh, cheffe de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), autour des derniers développements de la situation dans le pays, marqué par des tensions sécuritaires persistantes. L’échange, rapporté mercredi par l’ambassade tunisienne sur sa page Facebook, intervient quelques jours après les affrontements meurtriers survenus à Tripoli dans la nuit du 12 au 13 mai, déclenchés par l’assassinat d’Abdelghani al-Kikli, chef de l’appareil de soutien à la stabilité.
Face à cette flambée de violence, la MANUL et le Conseil présidentiel libyen ont mis en place un comité de trêve pour maintenir le cessez-le-feu du 14 mai et protéger les civils. Ce contexte instable rend plus urgente encore la relance d’un véritable processus politique inclusif.
Début avril, Hanna Tetteh avait déjà souligné, en marge du Forum diplomatique d’Antalya, la nécessité pour la communauté internationale de soutenir une solution libyenne basée sur l’unité nationale et la formation d’un gouvernement unifié.
Dans ce cadre, la MANUL a récemment publié un rapport proposant quatre scénarios pour sortir de l’impasse politique : organiser des élections présidentielle et législatives simultanément ; tenir d’abord les législatives, puis rédiger une constitution ; adopter une constitution avant d’organiser les élections ; ou encore créer un comité de dialogue libyen chargé de finaliser les lois électorales et définir les institutions à venir.
Pour la cheffe de la MANUL, ce rapport doit servir de point de départ à un dialogue national capable de débloquer un processus électoral suspendu depuis 2021, dans un pays toujours en proie à de fortes tensions économiques et sécuritaires.